samedi 8 mai 2010

Ostéoporose, les hommes aussi

Cette affection du squelette se décline aussi au masculin. Quelles en sont alors les spécificités ?
Une fracture du poignet chez un quinquagénaire ? Et si elle révélait une ostéoporose ? Reconnue comme un problème de santé publique chez la femme, cette fragilité osseuse touche aussi l’autre sexe. Un homme pour trois femmes est concerné par une telle fracture. Un chiffre loin d’être négligeable, même s’il souligne l’avantage masculin. Plusieurs raisons à cela. A commencer par un capital osseux supérieur de 20 à 30% à celui des femmes. “Les hommes ont des pièces osseuses plus épaisses, donc une résistance mécanique plus importante, explique un rhumatologue à l’hôpital de Lille (France). “Une autre raison tient aux hormones : l’ostéoporose féminine est très liée à la ménopause, alors que ce bouleversement hormonal n’existe pas chez l’homme.” Certes, la production de testostérone
- la principale hormone mâle
- diminue avec l’âge, mais de façon très progressive et sans jamais s’interrompre complètement. Reste qu’avec l’âge, et quel que soit le sexe, il y a une perte osseuse naturelle.
* Pas de profil type
Difficile de dresser le profil type du risque d’ostéoporose. Pour la bonne raison qu’il existe, chez les hommes, une multitude de situations “à risques”. Dans près de deux tiers des cas, ils souffrent d’une ostéoporose “secondaire” à une ou plusieurs pathologies. En provoquant une accélération de la perte osseuse, celles-ci augmentent le risque de fracture dans les mois ou années à venir.
* Identifier les causes au plus vite
Première étape, l’interrogatoire médical complet (antécédents familiaux et personnels de fractures, prise de médicaments, hygiène de vie, etc.) permet de déceler les facteurs prédisposants.
• En tête, le tabagisme et/ou l’alcoolisme - statistiquement plus élevés chez les hommes-, l’hypogonadisme (insuffisance de production de testostérone par les testicules), les maladies hépatodigestives (syndromes de malabsorption, cirrhoses alcooliques ou non, pancréatites chroniques), le traitement hormonal du cancer de la prostate qui bloque la production de testotérone, ou encore un traitement corticoïde prolongé. “Cette thérapeutique est typique de la bronchite chronique, plus courante chez l’homme à cause du tabac, souligne le même rhumatologue. Or, la cortisone est délétère pour les os, et son effet est aggravé par la sédentarité “obligée” de ces patients.” La cortisone est aussi prescrite dans diverses maladies inflammatoires et elle est toujours toxique pour les os.

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